Chronique judiciaire 

 

L'assistance murmurait en attendant les protagonistes du procès qui allait s'ouvrir. On jugeait aujourd'hui un pauvre homme, un soldat qui avait été mutilé lors de la dernière guerre. Une mine qu’il tentait de désamorcer lui éclata dans les mains et lui arracha les deux bras.

L'avocat se leva quand on fit entrer son client encadré par deux gendarmes. Il s'approcha de lui et demanda à ce qu'on lui retire les menottes!

Les deux hommes se donnèrent une franche poignée de mains, et échangèrent quelques paroles. L'homme de loi lui disait d'avoir confiance. L'accusé disait s'en laver les mains. L'avocat était content, son client le payait rubis sur l'ongle, et il lui obéissait au doigt et à l’œil.

Le Juge entra.

" Messieurs, la cour "

Tout le monde se leva! Tout le monde se rassit dans un brouhaha indescriptible en même temps que le juge.

Le juge chaussa ses lunettes. Il lut pendant quelques instants et demanda à l'accusé de se lever.

- Votre affaire, commença le Juge, est de par nombreux points assez singulière et bizarre. Je dois dire sans mauvais jeu de mots que devant tant de bêtise, les bras m'en tombent.

L'accusé accusa le coup, et le condamna!

- Pourtant, monsieur le président, répondit l'accusé, quand j’y repense, je m'applaudis des deux mains!

- Soit, monsieur l'inculpé, reprit le juge, nous allons cependant prendre l'affaire en main...

- Et, même à bras-le-corps, intervint le Ministère Public..!

- J’allais le dire, dit le juge...

L’assistance était écroulée de rires ! Jamais procès n'avait été aussi amusant. Seul l'accusé restait coi. Le juge retrouva son sérieux, essuya ses yeux remplis de larmes, toussa par trois fois, et regarda l’accusé.

- Ne vous inquiétez pas, dit-il, vous êtes entre de bonnes mains...

Rires dans l'assistance!

- Silence . cria le Juge en tapant le pupitre de son marteau! Silence où je fais évacuer la salle, manu militari s'il le faut...

Puis se tournant à nouveau vers l'accusé.

- Bien, nous allons commencer votre interrogatoire. Monsieur l'Avocat, que plaidez-vous ?

- Non coupable ! rétorqua 1’avocat.

- J’en étais sûr, j'en aurais mis ma main à couper... Dit l'homme de l’accusation.

- Voyons Monsieur" gronda le juge, finissons-en avec ces allusions à l’handicap de ce malheureux.

Tout penaud, le magistrat baissa la tête pour continuer à rire sous sa robe.

Le juge dit -"Huissier, veuillez procéder! ! ! "

L'huissier s'approcha de l'accusé.

- Jurez-vous de dire la vérité, toute la vérité, levez la main droite et dites ."Je le jure'".

- Je le jure, dit l'assassin présumé, alors que les éclats de rire fusaient dans toute la salle, ainsi que parmi les membres du jury, qui se tenaient les côtes tellement ils avaient du mal.

L'avocat était également malade de rire.

L'accusé n'en pouvait plus. Tout le monde se moquait de lui.

- Arrêtez, cria t'il, où je vous fous ma main sur la gueule.

- Silence . Silence . cria le juge !

Le calme revint dans la salle du tribunal.

- Bien, maintenant que vous avez prêté serment, racontez-nous ce qu'y s'est passé en cette triste nuit du 24 Septembre.

- Eh bien, monsieur le juge, ma femme n'avait plus beaucoup de considération pour moi depuis mon accident, et je me doutais qu'elle entretenait des amours coupables ! Et ce soir là quand j'ai eu la preuve. Quand je l'ai vue couchée avec son amant dans notre lit conjugal, mon sang n'a fait qu'un tour. Je l’ai étranglée.

 

 

CONDAMNATION A MORT

La potence était érigée sur la place principale du village. Le condamné à mort, les mains attachées dans le dos avait déjà la corde autour du cou.

Le bourreau s'approcha de lui et lui posa la question rituelle :

" Avez-vous une dernière volonté ?"

Le condamné répondit :

" Mon dernier vœu serait que vous desserriez un peu le nœud de cette corde, je suis en train de m'asphyxier !"

 

 

CONDAMNATION A MORT (2)

Le condamné avait gravit le Golgotha en portant péniblement sa croix sur ses épaules.

On déposa la croix à terre, et on coucha l'homme sur celle-ci. Le bourreau transperça ses deux mains et les cloua dans le bois.

La croix fut dressée, et le condamné tenant uniquement par ses deux plaies dans les mains cria à son bourreau : "Vite un clou, je suis en train de glisser..."

Le bourreau regarda autour de lui et répondit : " Croise les pieds, j'en ai plus qu'un..."

 

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