Vers 3200 avant JC deux systèmes d'écriture cunéiforme virent le
jour, le sumérien qui fut inventé à Uruk (région de Sumer basse Mésopotamie
antique) et l'élamite qui fut inventé à Suse (capitale
de l'Elam - Iran)
lire l'article invention de l'écriture cunéiforme à
Sumer
et un bref historique sur les Sumériens.
Fragment
d'une tablette de terre cuite écrite en sumérien (cunéiforme)
Mésopotamie
33e siècle avant J.C.
C'est approximativement à la même époque que deux systèmes d'écritures
voient le jour. Le premier, appelé également proto-sumérien à Uruk,
le second, dit proto-élamite, à Suse. Le premier fut utilisé en
Mésopotamie du Nord et dans la vallée de l'Euphrate, le second sur tout le plateau
iranien.
Le cadre linguistique était complexe. Il n'y a aucune certitude aujourd'hui
sur les langues dont elles furent le support. En Mésopotamie, on découvre le sumérien,
langue totalement isolée, de type agglutinant, et l'akkadien, une langue
sémitique. Une autre langue sémitique était parlée en Syrie du Nord : l'éblaïte,
du nom de la ville d'Ebla où elle est attestée.
Des langues du Kuhzistan et du plateau iranien, on ne connaît que
l'élamite.
A ses
débuts, l'écriture n'est pas cunéiforme, mais linéaire et pictographique, faite de
signes gravés sur un support, la pierre ou l'argile, et composant de véritables dessins,
des silhouettes d'objets facilement discernables. [...] L'écriture proto-élamite n'eut
qu'une existence éphémère et fut vite remplacée par l'écriture cunéiforme
sumérienne.
Celle-ci est un système graphique comportant plus de 1500 caractères,
peut-être même le double, se bornait à noter les points essentiels d'un message et
pêchait par son aspect à la fois rudimentaire et complexe.
Dès le 30e siècle, on opta pour l'impression sur l'argile à l'aide d'un roseau à l'extrémité taillée en biseau, de marques plus ou moins complexes qui créérent des caractères d'écriture. C'est de la forme en coin qu'est née l'appelation cunéiforme. Dans les siècles qui suivirent, elle évolua vers un degré d'abstraction toujours plus grand, pour un nombre de caractères en réduction. En même temps, on remédia aux défaillances inhérentes à la pictographie et on mit fin à la relation du signe avec l'objet qu'il figurait, le considérant comme un élément sonore du langage articulé, un phonème.
L'invention du phonétisme fut sans doute l'événement le plus décisif dans l'histoire de l'écriture avant l'invention de l'alphabet. Elle permit de restituer de façon plus satisfaisante la langue parlée et de noter n'importe quelle autre langue que le sumérien.
Chroniques de l'humanité 1990 Ed.J.Legrand